Vivi et Ourson
Si un jour vous allez dans les grenier de mes parents, vous y découvrirez caché dans un douillet landau, au milieu des poupées, mon premier ours, appelé Ourson. Il a pour ami un sympathique ours de 70 ans, celui de ma Maman, qui lui aussi passe sa retraite dans le landau.
A quoi ressemble Ourson ?

Ourson à l'age de 32 ans
Aujourd'hui, c'est une petite chose vaguement marron, avec des boutons
dépareillés en lieu et place de ses yeux d'origine, et des
coutures un peu partout. Avec l'âge, il s'est beaucoup tassé et
ratatiné, mais c'est le sort de tout le monde, n'est-ce-pas ?
C'est qu'il en a vécu des histoires le père Ourson !
Quand il est entré dans ma vie, il y a 32 ans, j'étais
encore une toute petite fille, et, je dois bien l'avouer, une mère
indigne...Je ne m'intéressais pas du tout à Ourson.
Pourtant il y mettait du sien : pas trop gros, bien malléable...tout
pour plaire en un mot ! Mais non, rien n'y faisait, je vivais une période
"strictly poupée" ( les lectrices comprendront).
Alors, Zorro est arrivé...enfin presque : mon grand frère
Pascal, "Calou" pour sa petite soeur. Il prit en charge le pauvre Ourson
délaissé et lui prodigua les soins et l'amour dont il avait
bien besoin.
Et puis un jour, mon instinct de mère pour Ourson se fit sentir...J'ai
commencé à m'intéresser à lui...au grand dam
de Calou. La mort dans l'âme, il me laissa reprendre mon bien.
Mais finalement, Calou s'était montré un vrai père
pour lui, et Ourson devint notre ours à tous les deux, un ours communautaire.
Il participait au repas que je préparais avec ma dînette,
et quand il était malade (une indigestion peut-être, car à
l'époque je n'étais pas fin cordon bleu), il passait sur
le billard.
Calou opérait, j'étais son infirmière assistante.
Aïe, aïe, aïe...il en a eu de la patience Ourson, entre
les prises de température et les pansements. Mais il ne s'en est
pas trop mal tiré finalement.
Il était acteur aussi, quand nous mettions au point des scénarios
divers reprenant les émissions de télé enfantines
que nous regardions. Il avait souvent la vedette, paré des plus
beaux atours que je lui trouvais parmi la garde-robe florissante de mes
poupées. Il a même eu droit au tricotage par Maman d'un béret
sur mesure, qui, encore aujourd'hui, vaut son pesant de cacahouètes
!
Depuis Ourson, beaucoup d'autres ours sont arrivés à la maison, et encore maintenant, il m'arrive de craquer devant une vitrine. Mais quand Calou et moi évoquons notre Ourson, c'est avec beaucoup de joie et aussi de nostalgie : ce premier ours, c'est le symbole de notre enfance heureuse...Tiens, la prochaine fois que j'irai chez mes parents, je rendrai une visite à Ourson, il sera content d'apprendre que j'ai parlé de lui à des amis des ours.
Témoignage publié en Juin 2000